La collection Fantasy de soleil manga accueille un nouveau titre bien décalé : Le Dragon et la nonne de Yuya Takano. Après le mignon dragon Letty et l’audacieuse Mika, voici les aventures d’un nouveau duo assez original ! 

Un petit village en proie au dangereux dragon Idoru se voit contraint de lui offrir Kuriera, une jeune nonne, en guise de salut. Alors qu’il allait la dévorer, le dragon propose une dernière volonté à la jeune fille qui, contre toute attente, refuse d’être mangée dans une grotte aussi sale ! Il ne se doute pas de ce qui l’attend !  

Les classiques de la fantasy, quoi que …

Yuya Takano propose un récit avec de nombreux poncifs de la littérature médiévale : un dragon dangereux, une puissante sorcière, des slimes gluants, un revenant et un serpent gardien de source dans une forêt où les humains ne s’aventurent plus guère. La jeune héroïne n’est autre qu’une nonne. Depuis Chrno Crusade, on sait que les jeunes filles ont plus d’un tour dans leur manche quand il s’agit de démons, et Kuriera est effectivement étrangement persuasive et calme face aux différentes créatures qui lui font face. Pure, travailleuse et bienveillante, Kureira s’adapte parfaitement aux situations parfois dangereuses mais souvent loufoques qu’elle rencontre. Au premier abord candide, l’on finit par se demander si c’est le cas ou si c’est un génie de la stratégie façon Shéhérazade.

Le pouvoir du ménage ou Mari Kondo dans un monde de fantasy

Concrètement, Kuriera parvient à changer le monde qui l’entoure non seulement par sa gentillesse et son sens du devoir qui parviennent à toucher les cœurs, même des créatures des ténèbres. Son grand pouvoir magique, c’est le ménage qui, en délogeant la crasse, chasse également les idées noires. Si l’idée prête à sourire, il est un fait établi que l’environnement d’une personne est un signe de son état psychologique. Il n’est ainsi pas rare de voir des personnes dépressives se laisser déborder par leurs tâches ménagères malgré tous leurs efforts, ce qui les enfonce un peu plus. Car un intérieur bien entretenu et ordonné est également un indicateur social, et quand une maison se délabre, on a tendance à ne plus recevoir et se couper du monde, autre facteur de dépression. Cela ne prend bien entendu pas en compte les procrastinateurs qui ont toujours une raison de remettre à demain. 

Plusieurs fois dans le récit, l’on remarque l’amélioration de l’humeur et la satisfaction de ceux dont le nid douillet a retrouvé son éclat. Les lugubres créatures se sont même considérablement adoucies. 

Il est bien évident qu’une personne débordée par son ménage pour diverses raisons a souvent besoin d’aide extérieure, que ce soit des proches ou des professionnels. D’ailleurs, faire le ménage à plusieurs est beaucoup plus entraînant et sympathique (avis aux hommes pour le partage des tâches ménagères !)

J’ai trouvé ce tome assez mignon et pas moralisateur. On ne se retrouve pas, comme dans l’ouvrage de Mari Kondo, à devoir suivre une doctrine stricte, parfois extrême, comme jeter ses souvenirs, ni avec ses injonctions étranges et paternalistes du style “les femmes ne doivent pas porter de pyjamas car elles doivent toujours être jolies”...

Graphiquement, le titre est très réussi, comme les deux autres séries déjà présentes dans cette collection. Il n’y a aucune aspérité et toutes les cases sont propres et biens rangées :p

Ce premier tome du Dragon et la nonne donne de nombreux conseils “de grand mère” pour réaliser son ménage de manière simple et efficace sans multiplier les produits chimiques. L’huile de coude y est aussi pour beaucoup, d’où l’importance d’une ambiance conviviale ! Quand Letty aura trouvé son nouveau logement, il pourra demander des conseils pour le ménage !   

Date de parution : 15/01/2020 / ISBN : 978-2-302-08047-8
Scénariste : TAKANO Yuya
Illustrateur : TAKANO Yuya
Série : MA PETITE FEMME
Collection : Shojo

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