Citéco Un lieu exceptionnel pour tout savoir de l’économie

En ce début d’été, un nouveau lieu culturel vient d’ouvrir ses portes à Paris dans le XVIIe arrondissement : Citéco. Citéco est la toute nouvelle cité de l’économie destinée à faire comprendre l’économie au grand public. Outre cette mission d’envergure, le site possède un autre avantage, son bâtiment !

Un bâtiment remarquable

Citéco occupe un bâtiment remarquable par son architecture. Ancien hôtel particulier du banquier d’affaires Emile Gaillard, devenu succursale de la banque de France jusqu’en 2006, le bâtiment est aujourd’hui, après plusieurs années de travaux, un établissement d’un genre nouveau, premier musée en Europe consacré à l’Economie.

La particularité de Citéco est son architecture néo renaissance du plus bel effet. M. Gaillard était un fervent admirateur du château de Blois, et il n’a pas regardé à la dépense pour son hôtel particulier et en a confié la réalisation à l'architecte Jules Février. Les travaux de construction durent de 1878 à 1884. Les carrelages  de l'escalier d'honneur proviennent ainsi de la manufacture Loebnitz qui a restauré ceux du célèbre château, les boiseries et dentelles de pierres gothiques ponctuent les salles de toutes tailles, comme la salle de réception magistrale ou le bureau de M. Gaillard. La salle de bal, de grandes dimensions, a accueilli pas moins de 2000 personnes pour la présentation de la fille du propriétaire des lieux à la bonne société parisienne. L’ensemble des lieux respire la passion pour l’architecture de la pré-renaissance.

Mais, une fois devenu succursale de la banque de France, le bâtiment a connu d’autres changements comme l’adjonction d’une incroyable salle des coffres, aujourd’hui visitable. Cette salle, située en sous sol, a une porte blindée de 80 cm d’épaisseur, mais également une douve en eau, profonde de 5 m et un pont rétractable. Un chemin de ronde en navette suspendue permettait à un garde de surveiller la douve.

Autre salle remarquable, la salle des guichets. Elle est construite dans une cour reliant les trois hôtels particuliers de M. Gaillard et est couverte par une charpente en bois de l’architecte Alfonse Defrasse qui complète bien l’ensemble. La particularité est que les guichets étaient situés sur le pourtour de la salle et les clients au centre. Les guichets ont été conservés et sont réemployés dans la nouvelle scénographie.

Faire comprendre l’économie

Outre le bâtiment qui mérite à lui seul la visite, la cité de l’économie est surtout un lieu pédagogique où les différentes facettes de l’économie sont présentées. Les monnaies anciennes puis fiduciaires sont expliquées dans la salle des coffres. Avec différents focus sur les billets vrais et faux, la création de billets, les prototypes oubliés, mais également la présentation de presse à billets, obligations et pièces de différentes époques.
Le parcours général débute en haut des escaliers d’honneur dans le bureau de l’ancien propriétaire des lieux et s’achève dans la salle des guichets. Sur le chemin, l’on rencontre une chronologie de l’économie, des explications sur la gestion d’entreprise, la crise et ses ressorts, les retraites et leurs implications, et beaucoup, beaucoup d’autres éléments de micro et de macro économie dont on entend régulièrement parler sans réellement les connaître.

La pédagogie repose sur de très nombreux dispositifs muséographiques numériques pour un total de 11h d’activités et de multimédia (il est donc impossible de tout faire lors d’une seule visite). Plusieurs de ces activités sont à tester à plusieurs car l’économie ne se fait
pas seul dans son coin.
À partir de la rentrée, Citéco va accueillir sa première exposition : Nės quelque part. Une riche programmation de conférences est également au programme pour approfondir ses connaissances ou débattre de sujets divers touchant à l’économie.

Ainsi, Citeco est un lieu atypique disposant de nombreux atouts pour satisfaire un public exigeant ou néophyte. Pour ma part, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je n’ai pas été déçue, bien au contraire. Je pense y retourner pour tester d’autres dispositifs et admirer une nouvelle fois cette architecture incroyable qui m’a totalement subjuguée.

Visuels : (c) Sandra B.