Fuzhou (Chine) accueillera la prochaine session du Comité du patrimoine mondial en 2020 et liste des 29 nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

La ville de Fuzhou, en Chine, accueillera la prochaine session du Comité du patrimoine mondial en 2020. C’est par cette décision que se sont achevés les travaux de la 43e session du Comité du patrimoine mondial, réuni à Bakou depuis le 30 juin.

Au cours de cette session, le Comité du patrimoine mondial a inscrit un total de 29 nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial (un en Afrique, deux dans les Etats arabes, 10 en Asie/Pacifique, 15 en Europe/Amérique du nord et un dans la région Amérique latine/Caraïbes).

La Liste du patrimoine mondial compte désormais 1121 sites répartis dans 167 pays.

Le Comité a approuvé le retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril des Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (Chili) et du Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine). Un bien été ajouté à la Liste du patrimoine mondial en péril : les Îles et aires protégées du Golfe de Californie (Mexique).

Cette session a rappelé la capacité du patrimoine à resserrer les liens de coopération entre Etats, avec l’inscription du site transfrontalier de la Région minière Erzgebirge/Krušnohoří (commun à l’Allemagne et à la Tchéquie) et l’extension à l’Albanie du site Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (Macédoine du Nord).

Le travail de coopération et de médiation autour du patrimoine a également permis l’adoption par consensus des décisions relatives au Moyen-Orient grâce à une discussion constructive avec les délégations concernées, notamment Israël, la Jordanie et la Palestine.

Plusieurs sites archéologiques majeurs ont été ajoutés à la Liste, notamment les Tombes de la culture Dilmun (Bahreïn), les Sites de la métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso et le site emblématique de Babylone (Iraq) qui fut le centre de l’empire néobabylonien et dont les Jardins suspendus, l’une des Sept merveilles du monde, ont inspiré la culture artistique, populaire et religieuse mondiale.

L’inscription du site de Babylone, associé à des investissements importants de la part de l’Iraq, participe des efforts de l’UNESCO en faveur de la reconstruction du pays, dont l’initiative phare « Faire revivre l’esprit de Mossoul » constitue le fer de lance.

Des sites essentiels à la préservation de la biodiversité mondiale ont aussi été inscrits, tels que le Sanctuaire d’oiseaux migrateurs le long du littoral de la mer Jaune et du golfe Bohai de Chine (Chine) et les Terres et mers australes françaises (France) qui couvrent une superficie record de plus de 67 millions d’hectares et abrite l’une des plus fortes concentrations d’oiseaux et de mammifères marins au monde.

Enfin, l’inscription du Paysage culturel de Budj Bim (Australie) au sein de la région aborigène des Gundijmara, et du site Writing on stone/Áísínai’pi (Canada) dont le paysage est considéré comme sacré pour le peuple Blackfoot (Siksikáítsitapi) marque aussi la reconnaissance des savoirs des populations autochtones, indispensables à la préservation du patrimoine culturel et naturel.

Des efforts importants sont encore nécessaires pour mieux valoriser et préserver le patrimoine africain, encore largement sous-représenté dans la Liste. L’UNESCO a également renouvelé son appel à respecter en toutes circonstances l’esprit de rigueur, d’intégrité et de responsabilité dans l’examen des nominations, afin de préserver la crédibilité de la Convention et garantir son rayonnement pour le futur.

Les nouveaux sites naturels sont :

  • Sanctuaire d’oiseaux migrateurs le long du littoral de la mer Jaune et du golfe Bohai de Chine (Chine)

Ce site présente un système de vasières intertidales considéré comme le plus grand du monde. Ces vasières ainsi que les marais et les hauts-fonds sont exceptionnellement productifs et servent de zones de croissance à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Les zones intertidales de la mer Jaune/golfe de Bohai sont d’importance mondiale pour le rassemblement de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs qui utilisent la voie de migration Asie de l’Est-Australasie. De grands rassemblements d’oiseaux –parmi lesquels se trouvent certaines des espèces les plus menacées au monde- dépendent du littoral comme lieu de halte, de mue, de repos, d’hivernage ou de nidification.

  • Forêts hyrcaniennes (Iran, République islamique d’)

​​​​​​​Les forêts hyrcaniennes forment un massif forestier unique qui s’étend sur 850 km, le long du littoral méridional de la mer Caspienne. L’histoire de ces forêts de feuillus remonte entre 25 et 50 millions d’années, une époque où elles couvraient la majeure partie de cette région tempérée septentrionale. Ces forêts anciennes ont reculé durant les glaciations du Quaternaire puis se sont étendues de nouveau lorsque le climat s’est radouci. La biodiversité floristique y est remarquable : 44% des plantes vasculaires connues en Iran se trouvent dans la région hyrcanienne qui ne couvre que 7% du pays. A ce jour, 180 espèces d’oiseaux typiques des forêts tempérées de feuillus et 58 espèces de mammifères y ont été recensées, notamment une espèce emblématique : la panthère de Perse.

  • Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace (Islande)

​​​​​​​Le site, qui couvre plus de 1 400 000 ha, est une région volcanique emblématique. Il compte dix volcans centraux dont huit sous-glaciaires. Deux de ces derniers sont parmi les plus actifs d’Islande. L’interaction entre les volcans et les fissures qui sous-tendent la calotte glaciaire du Vatnajökull prend différentes formes dont la plus spectaculaire est le jökulhlaup : une inondation soudaine causée par la rupture de la marge d’un glacier durant une éruption. Ce phénomène récurrent fait apparaître des plaines de sable uniques au monde, des réseaux fluviaux ainsi que des canyons en évolution rapide. Les zones volcaniques abritent une faune endémique des eaux souterraines qui a survécu à la période glaciaire.

  • Terres et mers australes françaises (France)

​​​​​​​Les Terres et mers australes englobent les plus grandes des rares terres émergées du sud de l’océan Indien : l’archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam ainsi que 60 petits îlots situés dans la zone subantarctique. Cette « oasis » au cœur de l’océan Austral, qui couvre une superficie de plus de 67 millions d’hectares, abrite l’une des plus fortes concentrations d’oiseaux et de mammifères marins au monde. On y trouve notamment la plus grande population de manchots royaux et d’albatros à bec jaune au monde. Du fait de leur éloignement des centres d’activités humaines, ces îles sont des vitrines de l’évolution biologique extrêmement préservées et constituent un territoire unique pour la recherche scientifique.

Le site mixte est :

  • Paraty et Ilha Grande – culture et biodiversité (Brésil)  

​​​​​​​Situé entre les montagnes de la Serra da Bocaina et l’océan Atlantique, ce paysage culturel comprend le centre historique de Paraty, l’une des villes côtières les mieux préservées du Brésil, ainsi que quatre zones naturelles protégées de la forêt atlantique brésilienne, l’un des cinq principaux points chauds mondiaux pour la diversité biologique. Paraty accueille une diversité impressionnante d’espèces, dont certaines sont menacées, comme le jaguar (Panthera onca), le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari) et plusieurs espèces de primates, notamment le singe araignée laineux (Brachyteles arachnoides), emblématique du site. À la fin du XVIIe siècle, Paraty était le point d’arrivée du Caminho do Ouro (Route de l’Or), le long duquel on acheminait le minéral pour l’expédier en Europe. Son port servit aussi de point d’entrée pour l’acheminement des outils et des esclaves africains affectés au travail dans les mines. Un système de défense fut construit afin de protéger les richesses du port et de la ville.  Le centre historique de Paraty a conservé son plan urbain du XVIIIe siècle et une grande partie de son architecture coloniale du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Les sites culturels sont :

  • Système de gestion de l’eau d’Augsbourg (Allemagne)
  • Région minière Erzgebirge/Krušnohoří (Allemagne, Tchéquie)
  • Paysage culturel Budj Bim (Australie)

​​​​​​​Situé au sein de la région des Gunditjmara, une nation aborigène au sud-ouest du pays, le site comprend le volcan Budj Bim et le Tae Rak (lac Condah), auquel s’ajoute la zone de Kurtonitj, caractérisée par des marécages en zones humides, et Tyrendarra au sud, une zone de crêtes rocailleuses et de grands marais. Les coulées de lave du Budj Bim, qui relient ces trois éléments, ont permis aux Gunditjmara d’établir un des réseaux d’aquaculture les plus vastes et les plus anciens du monde. Composé de canaux, barrages et digues, ils servent à contenir les eaux de crue et créer des bassins afin de piéger, stocker et récolter l’anguille kooyang (anguilla australis) qui a fourni à la population une base économique et sociale pendant six millénaires.

  • Centre historique de Sheki avec le palais du Khan (Azerbaïdjan)

La ville historique de Sheki est située au pied de la chaîne du Grand Caucase et divisée en deux par la rivière Gurjana. Tandis que la partie nord, plus ancienne, est bâtie sur la montagne, sa partie sud s’étend dans la vallée fluviale. Son centre historique, reconstruit après la destruction d’une ville antérieure par des coulées de boue au XVIIIe siècle, se caractérise par un ensemble architectural traditionnel de maisons avec de hauts toits en bâtière. Située le long d’importantes routes commerciales historiques, la ville possède une architecture influencée par les traditions de construction issues des règnes safavide, qadjar et russe. Le palais du Khan, au nord-est de la ville, ainsi que les diverses maisons de marchands reflètent la richesse générée par l’élevage des vers à soie et le commerce des cocons de la fin du XVIIIe siècle au XIXe siècle.

  • Tombes de la culture Dilmun (Bahreïn)

​​​​​​​Les tombes de la culture Dilmun, construites entre 2050 et 1750 avant notre ère, s’étendent sur 21 sites archéologiques dans la partie occidentale de l’île. Six de ces sites sont des nécropoles comprenant de quelques dizaines à plusieurs milliers de tumuli, soit un total de 11 774 tombes qui prenaient la forme à l’origine de tours cylindriques basses. Les quinze autres sites comprennent 17 tombes royales construites comme des tours sépulcrales à deux niveaux. Les tombes témoignent de la civilisation Dilmun précoce, autour du IIe millénaire avant notre ère, pendant laquelle Bahreïn devint un carrefour commercial dont la prospérité permit aux habitants de développer une tradition d’inhumation complexe appliquée à l’ensemble de la population. Ces tombes présentent des caractéristiques uniques au monde par leur nombre, leur densité et leur échelle mais aussi par la présence de détails tels que des chambres funéraires dotées d’alcôves.

  • Sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso (Burkina Faso)

​​​​​​​Ce bien, composé de cinq éléments situés dans différentes provinces du pays, comprend une quinzaine de fourneaux debout, plusieurs structures de fours, des mines et quelques traces d’habitations. Remontant au VIIIe siècle avant notre ère, Douroula est le témoin le plus ancien du développement de la production de fer recensé au Burkina Faso. Les autres composantes du bien -Tiwêga, Yamané, Kindibo et Békuy- illustrent l’intensification de la production de fer au cours du second millénaire après notre ère. Même si la réduction de fer –obtention de fer à partir du minerai- n’est plus pratiquée aujourd’hui, les forgerons des villages jouent encore un grand rôle en fournissant des outils et en prenant part à de nombreux rituels. 

  • Writing on stone/Áísínai’pi (Canada)
  • Ruines archéologiques de la cité de Liangzhu (Chine)

​​​​​​​Situées dans le delta du Yangzi Jiang, sur la côte sud-est du pays, les ruines archéologiques de Liangzhu (environ 3300-2300 avant notre ère) révèlent un ancien Etat régional au système de croyance unifié, fondé sur la riziculture dans la Chine du néolithique tardif. Le site se compose de quatre zones : le site de Yaoshan, la zone du barrage supérieur à l’embouchure de la vallée, la zone du barrage inférieur dans la plaine et la cité. Ces ruines constituent un exemple exceptionnel de civilisation urbaine ancienne s’exprimant notamment par des monuments en terre, une planification urbaine, un système de conservation de l’eau et une hiérarchie sociale qui se traduit par une différenciation des sépultures.

  • Paysage culturel de Risco Caído et montagnes sacrées de Grande Canarie (Espagne)

Situé dans une vaste zone montagneuse du centre de l’île de Grande Canarie, Risco Caído est formé de falaises, de ravins et de formations volcaniques dans un paysage d’une riche biodiversité. Le paysage comprend un grand nombre de sites troglodytiques –habitations, greniers et citernes– dont l’ancienneté prouve la présence d’une culture insulaire préhispanique qui aurait évolué dans l’isolement depuis l’arrivée des berbères nord-africains, vers le début de notre ère, jusqu’aux premiers arrivants espagnols au cours du XVe siècle. L’ensemble troglodytique comporte également des cavités cultuelles et deux temples, ou almogarenes, considérés comme sacrés, Risco Caído et Roque Bentayga, où se déroulaient des cérémonies saisonnières. Ces temples seraient liés à un possible culte des astres et de la « Terre-Mère ».

  • Les œuvres architecturales du XXe siècle de Frank Lloyd Wright (Etats-Unis)

Le bien regroupe huit édifices conçus par l’architecte aux Etats-Unis durant la première moitié du XXe siècle, parmi lesquels la Maison sur la cascade (Mill Run, Pennsylvanie), la Maison Herbert et Katherine Jacobs (Madison, Wisconsin) ou encore le musée Guggenheim (New York). Ils témoignent de « l’architecture organique », élaborée par Wright, qui se caractérise notamment par un plan ouvert, un estompement des limites entre l’extérieur et l’intérieur et l’emploi inédit de matériaux tels que l’acier et le béton. Chacun de ces bâtiments présentent des solutions novatrices apportées à des besoins en matière de logement, de lieux de culte, de travail ou de loisirs. Les œuvres de Wright de cette période ont eu un fort impact sur le développement de l’architecture moderne en Europe.

  • Églises de l’école d’architecture de Pskov (Fédération de Russie)

Eglises, cathédrales, monastères, tours de fortification et bâtiments administratifs composent cet ensemble de monuments situé dans la ville historique de Pskov, sur les rives de la Velikaya, dans le nord-ouest du pays. Volumes cubiques, dômes, porches et beffrois font partie des caractéristiques de ces édifices produits par l’école d’architecture de Pskov, dont les éléments les plus anciens remontent au XIIe siècle. Les églises et cathédrales s’intègrent dans leur environnement naturel au moyen de jardins, de murs d’enceinte et de clôtures. Sous l’influence des traditions byzantines et de Novgorod, l’école d’architecture de Pskov, qui atteignit son apogée aux XVe et XVIe siècle, fut l’une des plus influentes dans le pays. Elle influa sur l’évolution de styles architecturaux en Russie pendant cinq siècles.

  • Cité de Jaipur, Rajasthan (Inde)

​​​​​​​La cité fortifiée de Jaipur, située dans l’Etat du Rajasthan, dans le nord-ouest de l’Inde, a été fondée en 1727 par Sawai Jai Singh II. Contrairement à d’autres villes de la région situées en terrains vallonnés, Jaipur fut implantée en plaine et construite selon un plan quadrillé interprété à la lumière de l’architecture védique. Les rues sont bordées d’une ligne continue de commerces à colonnades qui se croisent au centre, créant de grandes places publiques appelées chaupars. Les marchés, échoppes, résidences et temples construits le long des rues principales présentent des façades uniformes. L’urbanisme de la ville montre un échange d’idées issues des cultures hindoue ancienne, pour être une capitale marchande, la ville a maintenu jusqu’à aujourd’hui ses traditions locales commerciales, artisanales et coopératives.

  • Patrimoine de la mine de charbon d’Ombilin à Sawahlunto (Indonésie)

​​​​​​​Créé pour l’extraction, le traitement et le transport d’un charbon de haute qualité dans une région isolée de Sumatra, ce système industriel fut établi par le gouvernement colonial néerlandais de la fin du XIXe aux premières années du XXe siècle. La main d’œuvre était recrutée dans la population locale et complétée par des condamnés aux travaux forcés provenant de zones contrôlées par les Néerlandais. Le bien comprend le site de la mine et la cité minière, les installations de stockage du charbon au port d’Emmahaven et le réseau ferroviaire reliant les mines aux installations côtières. Le patrimoine de la mine d’Ombilin fut construit comme un système intégré qui permettait l’extraction en grande profondeur, le traitement, le transport et l’exportation du charbon.

  • Babylone (Iraq)

​​​​​​​Situé à 85 km au sud de Bagdad, le site réunit les ruines de la cité qui fut le centre de l’empire néobabylonien entre 626 et 539 avant notre ère ainsi que des villages et des zones agricoles entourant l’ancienne cité. Ces vestiges -tours d’enceinte extérieur et intérieur de la cité, portes, palais, temples- sont un témoignage unique de l’un des empires les plus influents du monde antique. Siège d’empires successifs, dirigés par des souverains tels que Hammurabi ou Nabuchodonosor, Babylone représente l’expression de la créativité de l’empire néobabylonien à son apogée. Le lien de la cité avec l’une des Sept Merveilles du monde antique –les Jardins suspendus de Babylone- a par ailleurs inspiré la culture artistique, populaire et religieuse au plan mondial.

  • Les collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene (Italie)

​​​​​​​Le site, qui se trouve dans le nord-est de l’Italie, comprend une partie du paysage viticole de la zone de production du vin Prosecco. Ce paysage se caractérise par des collines aux pentes abruptes, des petites parcelles de vignes installées sur des terrasses herbeuses et étroites, les ciglioni, des forêts, des petits villages et des terres agricoles. Pendant des siècles, ce terrain accidenté a façonné et été adapté par l’homme. L’utilisation des ciglioni a créé depuis le XVIIe siècle un paysage mosaïque particulier constitué de rangs de vignes parallèles et verticaux par rapport aux pentes. Au XIXe siècle, la technique de treillage des vignes, appelée bellussera, a contribué aux caractéristiques esthétiques de ce paysage.

  • Ensemble de kofun de Mozu-Furuichi : tertres funéraires de l’ancien Japon (Japon)

​​​​​​​Situé sur un plateau au-dessus de la plaine d’Osaka, ce bien comprend 49 kofun (« anciens tertres » en japonais). Tumuli de tailles variées, les kofun peuvent prendre la forme de « trous de serrure », de coquilles Saint-Jacques, de carrés ou de ronds. Ces lieux de sépulture des membres de l’élite recèlent des objets funéraires (armes, armures, décorations). Ils étaient décorés de sculptures en argiles, les haniwa, qui peuvent prendre la forme de cylindres ou de formes figuratives (maisons, outils, armes, silhouettes humaines…). Les kofun sélectionnés, sur les 160 000 que compte le pays, forment la plus riche représentation matérielle de la période Kofun, du IIIe au VIe siècle de notre ère. Ils illustrent les différences de classes sociales de cette époque et témoignent d’un système funéraire très perfectionné.

  • Bagan (Myanmar)
  • Région minière préhistorique de silex rayé de Krzemionki (Pologne)
  • Sanctuaire du Bon Jésus du Mont à Braga (Portugal)

​​​​​​​Situé sur les pentes du mont Espinho, qui domine la ville de Braga, au nord du Portugal, ce paysage culturel évoque la Jérusalem chrétienne et reproduit un mont sacré couronné d’une église. Construit sur une période de plus de 600 ans, principalement dans un style baroque, le sanctuaire illustre la tradition européenne de Sacri Monti (monts sacrés), promue par l’église catholique au Concile de Trente, au XVIe siècle, en réaction à la Réforme protestante. L’ensemble du Bon Jésus est centré sur une Via Crucis qui parcourt le flanc ouest du mont. Il compte une série de chapelles qui abritent des sculptures évoquant la Passion du Christ, des fontaines, des sculptures allégoriques et des jardins classiques. La Via Crucis mène à l’église, construite entre 1784 et 1811. Les bâtiments en granit ont des façades en plâtre, blanchies à la chaux, encadrées de maçonneries en pierres apparentes. Le célèbre escalier des Cinq Sens, qui comporte des murs, des marches, des fontaines, des statues et d’autres éléments ornementaux est l’œuvre baroque la plus emblématique au sein du bien.

  • Édifice royal de Mafra – palais, basilique, couvent, jardin du Cerco et parc de chasse (Tapada) (Portugal)

Situé à 30 km au nord-ouest de Lisbonne, le site a été conçu par le roi Jean V en 1711 comme représentation matérielle de sa conception de la monarchie et de l’État. Cet imposant édifice rectangulaire abrite les palais du roi et de la reine, la chapelle royale, en forme de basilique baroque romaine, un monastère franciscain et une bibliothèque renfermant encore 36 000 volumes. Il est complété par le jardin du Cerco, au tracé géométrique, et le parc de chasse royale (Tapada). L’édifice royal de Mafra est l’un des ouvrages les plus remarquables entrepris par le roi Jean V, qui illustre la puissance et l’étendue de l’empire portugais. Jean V adopta les modèles architecturaux et artistiques du baroque romain et italien et commanda des œuvres d’art qui font de Mafra un exemple exceptionnel du baroque italien.

 

  • Paysage d’élevage et de dressage des chevaux d’attelage cérémoniels à Kladruby nad Labem (Tchéquie)
  • Seowon, académies néo-confucéennes coréennes (République de Corée)
  • Sites de jarres mégalithiques de Xieng Khouang – plaine des Jarres (République démocratique populaire lao)

​​​​​​​Plus de 2100 jarres de pierre mégalithiques ont donné leur nom à la plaine des Jarres, située sur un plateau du Laos central. De forme tubulaire, elles étaient destinées à des pratiques funéraires au cours de l’âge de fer. Ce bien en série de 15 éléments comprend des grandes jarres de pierre taillée, des disques de pierre, des sépultures secondaires, des pierres tombales ou encore des carrières et des objets funéraires. Les sites datent de 500 avant notre ère jusqu’à 500 après notre ère. Il s’agit du témoignage le plus important de la civilisation de l’âge de fer qui les fabriqua et les utilisa avant de disparaître vers 500 de notre ère.

  • Observatoire de Jodrell Bank (Royaume-Uni)

​​​​​​​Situé dans le nord-ouest de l'Angleterre, dans une campagne exempte d'interférences radio, Jodrell Bank est l'un des premiers observatoires de radioastronomie au monde. Au début de son utilisation, en 1945, le site abrita des recherches sur les rayons cosmiques détectés grâce à un système radar. Cet observatoire, toujours en activité, comprend plusieurs radiotélescopes et des bâtiments fonctionnels (hangars techniques, salles de contrôle...). Jodrell Bank a eu des retombées scientifiques considérables dans des domaines tels que l'étude des météorites et de la lune, la découverte des quasars, l'optique quantique, ou encore le suivi d'engins spatiaux. Cet ensemble technologique exceptionnel illustre la transition de l'astronomie optique traditionnelle à la radioastronomie (années 1940 à 1960) qui a conduit à une modification profonde de la compréhension de l'univers.

Extension :

  • Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (Albanie/Macédoine du Nord)

La partie du lac d’Ohrid située en Macédoine du Nord ainsi que son arrière-pays, ville d’Ohrid comprise, est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1979. Avec cette extension, le site inclut désormais le reste du lac d’Ohrid situé en Albanie et, au nord-ouest du lac, la petite péninsule de Lin ainsi que la bande de terre le long de la rive qui relie la péninsule à la frontière macédonienne. Sur cette péninsule se trouvent les vestiges d’une chapelle chrétienne fondée au milieu du VIe siècle. Dans les eaux peu profondes près des rives du lac, trois sites témoignent de la présence d’habitations sur pilotis préhistoriques. Phénomène naturel exceptionnel, le lac sert de refuge à de nombreuses espèces endémiques de faune et de flore d’eau douce datant du Tertiaire.

Le site des Îles et aires protégées du Golfe de Californie (Mexique) inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial réuni à Bakou depuis le 30 juin a décidé d’inscrire les Îles et aires protégées du Golfe de Californie (Mexique) sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des inquiétudes suscitées par l’extinction imminente de la vaquita, une espèce de marsouin endémique du Golfe de Californie.

Des efforts ont été déployés par le Mexique pour protéger cette espèce menacée, notamment la création une zone refuge où vivent les vaquitas restantes et la promotion d’engins de pêche alternatifs aux filets maillants, responsables de la mort par asphyxie des mammifères marins. Malgré ces mesures, il ne reste aujourd’hui qu’une dizaine de spécimens de vaquita (contre près de 300 individus en 2005), qui font partie de la valeur universelle exceptionnelle du site. La diminution de la population de vaquitas s’explique par la pêche illégale par filets maillants des totoabas, dont les produits dérivés font l’objet d’un trafic international croissant. 

Le Comité a encouragé le Mexique à renforcer ses activités de surveillance pour éviter l’extinction imminente de la vaquita et faire en sorte que la zone où sont concentrés les derniers individus reste à l’écart des filets maillants. Le Comité a aussi appelé les pays de transit et de destination de la vessie natatoire de la totoaba à soutenir la lutte contre ce commerce illégal.

Inscrites en 2005 sur la Liste du patrimoine mondial, les Îles et aires protégées du Golfe de Californie comprennent 244 îles, îlots et zones côtières situées dans le golfe de Californie au nord-est du Mexique. La mer de Cortez et ses îles sont considérées comme un laboratoire naturel pour la recherche en matière de spéciation. De plus, presque tous les grands processus océanographiques à l’œuvre dans les océans de la planète sont représentés sur le site, lui donnant une importance sans commune mesure pour l’étude. Le site est d’une beauté naturelle remarquable et offre un paysage spectaculaire d’îles au relief accidenté composé de hautes falaises et de plages de sable, qui contrastent avec le cadre désertique qui s’y reflète et les eaux environnantes turquoise. Le site abrite 695 espèces de plantes vasculaires, plus que dans tout autre site marin et insulaire de la Liste du patrimoine mondial. Il est également exceptionnel du point de vue du nombre d’espèces de poissons : 891, dont 90 endémiques. De plus, le site héberge 39 % du nombre total d’espèces de mammifères marins et un tiers du nombre total des espèces de cétacés de la Terre, dont la vaquita, qui est endémique au site.
La Liste du patrimoine mondial en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial (conflits armés, catastrophes naturelles, urbanisation sauvage, braconnage, pollution…) et pour encourager des mesures correctives.

La 43e session du Comité du patrimoine mondial se poursuit jusqu’au 10 juillet. 

Le site des Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (Chili), retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial réuni à Bakou depuis le 30 juin a décidé de retirer le site des Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (Chili) de la Liste du patrimoine mondial en péril grâce aux efforts déployés par les autorités nationales pour assurer une conservation et une gestion durable de ce site.

Les Usines de salpêtre ont été inscrites sur la Liste du patrimoine mondial en 2005 et, simultanément, sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison de la fragilité des bâtiments industriels, du manque d’entretien dont elles ont souffert pendant 40 ans, des dommages causés par les vents violents et de l’absence d’un système de surveillance du site. Certains des édifices risquaient de s’effondrer et ont été davantage fragilisés par un tremblement de terre survenu en 2014.

Une série de mesures ont été adoptées au cours des 15 dernières années par les autorités du pays pour améliorer la situation, notamment la mise en place d’un service de surveillance de jour comme de nuit, ; l’installation de clôtures sur les limites du bien, la construction d’une route de contournement pour mettre fin à la circulation à l’intérieur du site et l’adoption de mesures de sécurité pour les visiteurs.

Le Comité a salué ces mesures et s’est félicité de la définition des zones tampon de protection, de l’élaboration d’une stratégie de conservation et de la mise en place d’un plan de gestion du site.

Les usines de Humberstone et de Santa Laura représentent plus de 200 anciens sites d’extraction du salpêtre, où des ouvriers, venus du Chili, du Pérou et de Bolivie, vécurent dans des cités minières et forgèrent une culture pampina commune. Cette culture se manifeste dans la richesse de la langue, la créativité et les liens de solidarité, et surtout dans les luttes pionnières menées par les pampinos pour la justice sociale, luttes dont l’impact fut profond sur l’histoire sociale. Installés dans la Pampa désertique et reculée, l’un des déserts les plus arides du globe, des milliers de pampinos ont vécu et travaillé, à partir de 1880 et pendant plus de soixante ans, dans un environnement hostile pour exploiter le plus grand gisement de salpêtre du monde et produire le nitrate de soude, un engrais qui allait transformer le paysage agricole de l’Amérique du Nord et du Sud, ainsi que celui de l’Europe, tout en procurant de grandes richesses au Chili.

La Liste du patrimoine en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial (conflits armés, catastrophes naturelles, urbanisation sauvage, braconnage, pollution…) et pour encourager des mesures correctives.

Le site du Lieu de naissance de Jésus à Bethléem (Palestine) retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial réuni à Bakou depuis le 30 juin a décidé de retirer le Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine) de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Pour motiver sa décision, le Comité a salué la qualité des travaux effectués sur l’église de la Nativité, notamment la restauration du toit, des façades extérieures, des mosaïques murales et des portes de la basilique. Il s’est également félicité de l’abandon du projet de tunnel de la place de la Crèche et de l’adoption d’un plan de gestion de la conservation du site.

Le Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine), est situé à 10 km au sud de Jérusalem, sur les sites que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement, depuis le IIe siècle, comme le lieu de naissance de Jésus. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au VIe siècle conserve des vestiges du sol du bâtiment original, en mosaïques élaborées. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage.

Inscrit en 2012 sur la Liste du patrimoine mondial, le site a été ajouté simultanément à la Liste du patrimoine en péril en raison de la dégradation de l’état de l’église de la Nativité.

La Liste du patrimoine en péril est conçue pour informer la communauté internationale des menaces qui pèsent sur les caractéristiques qui ont motivé l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial (conflits armés, catastrophes naturelles, urbanisation sauvage, braconnage, pollution…) et pour encourager des mesures correctives.

Cinq nouveaux projets en Espagne, en France, au Mexique, au Portugal et en Slovénie inscrits au Registre des meilleures pratiques pour la protection du patrimoine culturel subaquatique

La Conférence des États parties à la Convention de 2001 de l’UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique a désigné cinq exemples représentant les meilleures pratiques pour la protection du patrimoine culturel subaquatique :

  • Le projet Nuestra Señora de las Mercedes (Espagne)
  • Excavation, reconstruction, restauration et présentation au public de la barge Arles-Rhône 3 (France)
  • Patrimoine culturel subaquatique du banc Chinchorro (Mexique)
  • Charte archéologique subaquatique des Açores (Portugal)
  • Le phénomène du fleuve Ljubljanica (Slovénie)

Désignés sur recommandation du Conseil consultatif scientifique et technique (STAB) de l’UNESCO, les exemples de meilleures pratiques sont des projets présentés par les États parties qui encouragent un accès responsable du public au patrimoine culturel subaquatique, favorisent la recherche scientifique et garantissent une gestion durable des sites archéologiques.

« En désignant ces bonnes pratiques, l'UNESCO valorise des solutions concrètes et directement applicables pour la protection du patrimoine englouti. J'appelle tous les Etats et les acteurs concernés à s'en inspirer pour amplifier le mouvement de protection de ces vestiges, qui portent la mémoire de notre histoire humaine », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.

La Conférence des États parties s’est tenue les 20 et 21 juin au siège de l’UNESCO, sous la présidence de l’Ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO, Ghazi Gherairi. Elle réunit, au moins une fois tous les deux ans, tous les acteurs majeurs investis dans la mise en œuvre de la Convention.

Elle fait écho à la Conférence internationale sur la protection du patrimoine culturel subaquatique qui s’est tenue à Brest (France) du 17 au 19 juin, en présence de la Directrice générale de l’UNESCO, de Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, de diplomates et de plusieurs experts internationaux. Les participants ont souligné les menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel subaquatique, comme le pillage et le dérèglement climatique, et ont appelé à renforcer la protection et la mise en valeur de ce patrimoine immergé.

L’UNESCO a également rappelé l’importance de mobiliser les États et les acteurs du monde autour d’un cadre commun pour préserver de manière durable les océans en vue  notamment de la préparation de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).

Adoptée en 2001, la Convention sur la protection du patrimoine subaquatique vise à assurer une meilleure protection des millions d’épaves et de vestiges historiques préservés au fond des eaux. Ce traité international est une réponse au pillage et à la destruction croissante du patrimoine subaquatique exposé aux chasseurs de trésors. La Convention a aussi pour objectif de favoriser l’accès du public à ce patrimoine et d’encourager la recherche archéologique. A ce jour, elle a été ratifiée par 61 États.

Textes et photographies issues des communiqués de presse de l'UNESCO

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