Annecy jour 5 dernières projections et dernières émotions du festival
16 juin 2017La matinée est loin d'être fraîche pour ma dernière journée de projection, heureusement la première séance est à 10h. Il s'agit de la Princesse à l'éventail de fer, le premier film d'animation parlant chinois daté de 1941.
Dans ce conte tiré du Saiyuki, le moine Tripiṭaka et ses disciples doivent franchir le mont de flammes mais, pour ce faire, ils doivent récupérer l'éventail de fer d'une princesse dont Sūn Wù Kōng a tué le fils. Autant dire que la dame n'est pas bien disposée à leur encontre. Les trois disciples ont alors fort à faire ; doivent ils utiliser la force ou la ruse pour parvenir à leurs fins.
Un film en noir et blanc parlant, dans le plus pur style de l'époque. On retrouve le visuel de l'imagerie traditionnelle dans des décors gouachės rappelant les lavis anciens. L'animation est inégale mais tout à fait charmante. Ce classique a été refait avec des techniques modernes, mais la nouvelle version n'était pas présentée...
L'après midi était beaucoup plus chargée avec trois projections au programme, dont deux films en compétition.
Animal crackers est une production américaine réalisée par un ancien vainqueur de la sélection courts métrages en 3D. Un père de famille et son épouse héritent du cirque de leur oncle, connu pour ses animaux fantastiques capables de toutes les prouesses. Mais voilà que le méchant frère de l'oncle défunt revient pour contester l'héritage. La cérémonie est perturbée et les héros se sauvent avec une boite de biscuits … magiques, capables de transformer celui qui en mange un en animal avec une conscience humaine, de quoi faire jongler les éléphants et danser les tigres… Ajoutez à cela un beau-père fabriquant de biscuits pour chiens et vous obtenez une histoire cousue de fil blanc… J'ai trouvé le film prévisible et hélas pas très drôle… Je pense qu'il est destiné aux enfant et est de qualité égale aux Pingouins de Madagascar par exemple.
Lost in the moonlight est un long métrage hors compétition, de Corée du Sud datant de 2016. J'ai été attirée par le nom que je trouve très poétique. On suit les aventures d'une petite fille projetée dans le domaine des dieux, à la recherche du rat qui s'est échappé du zodiaque en déréglant le cosmos. Le pitch semble sympathique mais la mise en œuvre … c'est une autre histoire.
Les personnages manquent cruellement de profondeur et sont sous-exploités. De plus l'héroïne, sotte à souhait, devient vite irritante. Côté animation, ce n'est pas toujours au top, mais il y a quelques scènes intéressantes. Je pense que dans quelques années, la Corée du Sud proposera des film intéressants.
Dans un recoin de ce monde est un des films en compétition. Il s'agit de l'adaptation sur grand écran du manga en deux volumes éponymes publiés chez Kana. Javais adoré le manga, aussi j'attends beaucoup de ce film.
Suzu est une petite fille rêveuse mais débrouillarde qui habite près d'Hiroshima. Un jour, en ville, elle fait la rencontre d'un petit garçon un peu plus âgé qu'elle, alors qu'elle est perdue. Quelques années plus tard, alors que le Japon est englué dans la Seconde guerre mondiale, le jeune homme vient demander sa main. Troublée de ne pas se souvenir de lui, elle finit tout de même par accepter la proposition. Elle part alors vivre dans la ville portuaire de Kure où sont stationnés de nombreux navires militaires. Elle a un peu de mal à s'adapter à sa nouvelle vie et, même si ses beaux parents sont gentils et son époux attentionné, sa belle sœur, très moderne, lui fait régulièrement des remontrances. Suzu passe malgré tout de bons moments mais la fin de la guerre approche et Suzu et sa famille ne sont pas épargnés. Un bien lourd destin pour une jeune femme de 19 ans.
Moins dramatique que le Tombeau des lucioles, Dans un recoin de ce monde est tout de même poignant et étonnamment doux. Les graphismes suivent le dessin du manga et, même si elle est un peu allégée, la trame suit celle du récit original. Un très bon moment, et je comprends qu'il ait reçu le prix du jury.
Voilà pour le dernier jours de cette édition des Festival International du Film d'Animation d'Annecy. Voici le palmarès officiel.