Festival International du Film d'Animation d'Annecy édition 2017 - jour 2
19 juin 2017Dès 10h30, direction la grande salle Bonlieu pour la projection de Big Fish & Begonia de Xuan Liang et Chun Zhang. Il s’agit du film en compétition n°4 basé sur une histoire originale. Ensuite l'après-midi est partagé entre la Passion Van Gogh et à Silente Voice deux autres longs métrages en compétition.
Chun est un être céleste qui doit s'occuper des bégonias. À ses 16 ans, elle est envoyée dans le monde des humains sous la forme d'un dauphin afin d'accomplir son rituel de passage à l'âge adulte. Kun, un humain, lui sauve la vie mais perd alors la sienne. Avec l'aide de son ami Qiu, elle essaie de ranimer l'esprit de Kun afin de le remercier de l'avoir sauvée.
La première partie du film est très réussie, la suite n’est pas inintéressante mais souffre de longueurs et d’un trop plein, comme si, pour ce film, les réalisateurs avaient voulu trop en mettre. Mais le vrai problème du film, à mon avis, est la personnalité égoïste et immature de l’héroïne que l’on a rapidement envie de gifler… dommage.
Du coté de l’animation, c’est plutôt pas mal, et l’animation de l’eau est particulièrement réussie. Le design des personnages et des décors est ravissant et puise directement dans la mythologie chinoise.
Ce film illustre parfaitement la qualité d’animation des studios chinois, mais je regrette que le film n’ait pas plus de caractère et des personnages plus travaillés psychologiquement. Je serais, pour ma part, très étonnée s’il remporte quelques chose...
En milieu d’après midi, je me suis prise une claque visuelle avec La Passion Van Gogh de Dorota Kobiela et Hugh Welchman. La Passion Van Gogh se passe un an après le décès de l’artiste, alors qu’un jeune homme enquête sur les faits. Il interroge ainsi les amis et fréquentations de l'artiste.
Si la narration est très convaincante et confère un rythme intéressant au film. Mais le gros point fort du film est sa technique. En effet, il s’agit d’une première mondiale avec une animation en peinture à l’huile ! Il aura ainsi fallu 68 artistes pour réaliser les 65 000 images du film soit 12 images par seconde !!! Une véritable prouesse, puisque chaque plan reprend un tableau de l’artiste soit 120 au total. Personnellement, je ne serais pas étonnée qu’il remporte le prix du jury. NB : le film à remporté le prix du public.
Enfin, la journée s’est terminée avec A Silent Voice de Naoko Yamada qui reprend l’histoire du manga éponyme.
Shoko, une écolière sourde, change d'école primaire et rencontre un garçon nommé Shoya dans sa nouvelle classe. Shoya, qui n'est pas sourd, incite la classe à persécuter Shoko à propos de son handicap. Des années plus tard, Shoya, tourmenté par son passé, décide de retourner voir Shoko, dans l'espoir de se faire pardonner pour ce qu'il a fait à l'école, en devenant son ami.
Cette histoire, pleine de rebondissements, traite de deux grands fléaux de la scolarité japonaise : l’accueil des personnes handicapées en milieu scolaire, ainsi que l’Ijime ou harcèlement scolaire. L’on s’attache rapidement à Shoya, aussi tourmenté que maladroit. Les personnages sont très bien faits, tout comme l’animation. Je me suis retrouvée complètement happée par l’intrigue et n’ai pu retenir une ou deux petites larmes. Avec ce sujet très intéressant, abordé avec douceur, la mangaka a remporté de nombreux prix. J’espère que ce film fera de même.