Quand la neige m’appelle un one shot énigmatique
10 sept. 2019Nouveau venu sur la scène des éditeurs de manga, Chattochatto propose divers titres dont l’énigmatique one shot de Makoto Aizawa Quand la neige m’appelle. Un récit surprenant qui s’appuie sur la célèbre légende japonaise de la femme des neiges.
Sakai est un jeune soldat. Un jour, lors d’un entraînement, son camarade est blessé. Ils se réfugient alors dans une cabane pour passer la nuit en attendant les secours. Mais voilà qu’une magnifique jeune femme, belle comme la neige, entre sans un bruit et tue le blessé. Elle se tourne alors vers Sakai et lui tient un discours étrange et terrifiant. Au petit matin, les secours arrivent, Sakai est-il sauvé ?
Sentiments dans la neige
La neige est le fil conducteur de cette histoire. La jeune femme est belle comme un flocon, mais sa morsure est dangereuse comme une tempête. Alors qu’elle allait tuer Sakai, elle décide de l’épargner car il est jeune et beau. Aurait-il fait fondre son cœur de glace ? Mais elle lui promet la mort s’il parle de cet épisode. Les années passent mais la neige est toujours là. Sakai semble être un homme froid, bon soldat mais rigide, cependant, il change totalement de visage avec son épouse Yuki et sa petite fille, mais le passé est toujours là, à attendre sous la neige.
La femme des neige
Il est très intéressant de remarquer les emprunts au grand classique littéraire lui-même inspiré d’une ancienne légende qu’est La Femme des neiges de Lafcadio Hearn. Outre la trame qui transpose le roman de Lafcadio Hearn, certaines pages représentant des souvenirs de Yuki semblent à priori sans rapport avec le reste du livre. La comptine elle même est assez étrange, j’aurai bien aimé la voir en entier.
Pour ma part, je ne connais pas ce classique et assez mal la légende. Je l’ai plus souvent vue évoquée, mais c’était toujours tragique. Il est toujours question d’une très belle jeune femme, et très souvent le rapport aux enfants est important. Plusieurs versions du mythe parlent d’une femme dont l’enfant serait mort de froid et qui errerait depuis dans les paysages enneigés.
Les graphismes sont simples et épurés pour ne pas dire minimalistes, mais cela convient parfaitement à l’ambiance suspendue de ce titre où légende et réalité se rejoignent sans qu’il soit toujours aisé de les distinguer. Il y a assez peu d’usage de trames mais, bien qu’en noir et blanc, les planches ont été colorisées au lavis, ce qui donne un aspect très doux. "Les planches originales du manga ont fait l'objet d'une exposition au Japon en début d'année" comme le précise l'éditeur sur son compte twitter !
Merci beaucoup ☺️
— Editions chattochatto (@CHATTOCHATTOFR) September 10, 2019
Pour répondre à l'une de vos interrogations : les pages n'ont pas été colorisé au feutre mais au lavis. D'ailleurs les planches originales du manga ont fait l'objet d'une exposition au Japon en début d'année 🙂 pic.twitter.com/QHwTJ3jCQo
Les derniers chapitres m’ont surprise, mais concluent ce récit sur une note positive, comme si les parents étaient finalement réconciliés et la tempête apaisée, laissant un champ de poudreuse scintillante et nostalgique.
Quand La Neige M'appelle
One Shot
AUTEUR : Makoto Aizawa
TRADUCTION : Anaïs Koechlin & Claire Olivier
Adaptation graphique : Martin Berberian