Route end tome 2 : le passé du trépassé …

28 mars 2019

Le troublant Route End de Kaiji Nakagawa revient aux éditions Ki-oon avec un second tome, sorte de calme avant une nouvelle tempête.

ROUTE END © 2017 by Kaiji Nakagawa / SHUEISHA Inc.

Taji est déboussolé, non seulement son mentor M. Tashibana n’est plus, mais le tueur End est chez lui à menacer son neveu avec un couteau de chasse. L’inspectrice Igarashi arrive sur les lieux mais le suspect parvient à s’enfuir malgré tout. Taji décide alors qu’il est temps pour lui de se rendre dans la région natale de son ancien patron pour avoir des éclaircissements. Pendant ce temps, ses deux collègues aux habitudes particulières sont confrontés à un choix difficile.

Les blessures du passé

Les principaux protagonistes de ce thriller ont des blessures psychologiques profondes, ce qui permet d’en faire des personnages complexes et intéressants. Souvent liés à la perte d’un être cher, ces traumatismes entraînent différentes névroses qui ne sont pas sans conséquences sur le déroulement de l’intrigue. Le cas du patron est particulièrement étrange. Cet homme singulier, à la fois secret et apaisant, cachait son passé mais semblait savoir sa fin proche, ce qui perturbe d’autant plus ceux qui le connaissaient. Cet homme semblait déceler les failles des autres et les accueillait à ses côtés sans jugement.

Mais que fait la police !?

End est un tueur méticuleux et les victimes ne semblent pas avoir de points communs. La police piétine et plusieurs inspecteurs s'impatientent. Alors que l’inspectrice Igarashi est parvenue à griffer (profondément) l’agresseur de Taji et sa famille, ses collègues lui reprochent tout comme elle s'en veut de ne pas l'avoir arrêté. Pourtant, l’ADN peut apporter plein d’indices, voire de nouvelles pistes. Pour couper court, son chef lui confie une nouvelle mission.

Le dessin n’est pas le point fort du manga mais on lui sait gré de nous épargner les boucheries que le sujet peut induire. Les personnages sont un peu rigides et les décors dépouillés, mais cela n’empêche en rien de rentrer dans l’histoire tant elle est originale et dynamique.

Véritable enquête policière, Route End exploite avec brio la psyché de ses personnages sans tomber dans le gore ou l’absurde. j’apprécie tout particulièrement la manière dont Kaiji Nakagawa parvient à épaissir son mystère au fil des pages. Je sens que la suite va être pleine de rebondissements.