Pour la rentrée, Kurokawa débute une nouvelle série Shojo loufoque : Love Baka de Shushushu Sakurai. On y fait la rencontre de Suzu Sakura, une jeune mangaka pas très dégourdie qui fait la rencontre de son nouvel éditeur, un homme charmant mais sans concessions.

Suzu Sakura est une autrice de shojo manga prometteuse mais si peu organisée qu'elle est toujours en retard et que ses histoires finissent inexorablement par tourner en rond. Alors qu'elle est désemparée par la mutation de l'éditeur qui l'a découverte, celui-ci est remplacé par un fringant et beau jeune homme qui, sous des dehors affables, ne mâche pas ses mots. D'abord sous le charme du nouvel éditeur, Suzu se rend rapidement compte que la belle vie c'est finit, et qu'elle va devoir travailler avec ardeur et rigueur pour conserver son statut d'auteur publié. Comment Monsieur Hasegawa va t-il révéler l'éclat de ce diamant brut du manga ?

Love Baka est un shojo comme je peux les apprécier, ni trop cul, ni trop mièvre. J'ai, en effet, une sainte horreur de ces shojo qui présentent une héroïne immature et dominée par un ou des hommes. Si l'un des grands ressorts scénaristiques des shojos manga est la découverte de l'amour et la perte de la virginité de l'héroïne, inutile de tomber dans les clichés de la jeune ingénue inexpérimentée qui s'offre au premier bel inconnu un peu (trop) entreprenant, on parlera du consentement éclairé plus tard. Ici Suzu est clairement paumée et naïve mais travailleuse et révèle finalement un tempérament drôle tout en sachant se faire écouter de son éditeur et de son assistant, tous deux beaux garçons (bishonen). Vu la thématique, on peut penser à Bakuman ou à Ma vie d'assistant Mangaka, mais la comparaison s'arrête là.

Sous la houlette d'Hasegawa, Suzu se révèle non comme femme mais bien comme artiste, et devient une femme accomplie par son travail. Et même si l'amour (ou un plan Q) semble se profiler, Hasegawa est clair avec la jeune femme : « Arbeit schnell ». Les gags sont amusants et rappellent quelque peu Swich Girl et Princesse Jellyfish (que j'aime bien) adaptés au monde du travail : changement d'apparence et de caractère de l'héroïne et théâtralisation.

Les dessins sont très typés shojo mais sans exagérations (yeux trop grands et petites étoiles/ bulles /paillettes /petits cœurs, etc.). Les fonds sont très légers. Bref, c'est plus que correct mais assez lisse quand même et, si les personnages sont bien caractérisés, il ne s'en dégage rien d'inoubliable pour le moment.

Ce premier tome m'a convaincue, et j'espère sincèrement que la suite évitera les écueils précités.

Date de parution : 14 septembre 2017 Pagination : 176 pages Format : 182 x 128 mm EAN13 : 9782368524893
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