The Perfect Candidate : le film parfait à mater cette semaine !

Voici une heureuse surprise ! Le film The Perfect Candidate de Haifaa Al-Mansour est une perle de fraîcheur que je n’avais pas vue venir et que je ne regrette absolument pas d’avoir découvert ! Une histoire de femme dans un milieu d’hommes, qui se lève pour ses convictions. 

Maryam … est médecin dans un petit hôpital d’une ville de province d’Arabie Saoudite. Tous les jours, elle déplore les mauvaises conditions d’accueil des patients et les comportements rétrogrades à son égard. Alors qu’elle souhaite assister à une conférence à Riyad afin de donner un nouvel élan à sa carrière, elle ne peut embarquer dans l’avion car son autorisation donnée par son tuteur légal pour voyager n’est pas reconnue par le système. Révoltée par cette injustice, elle décide de demander de l’aide. Elle entame alors sans le savoir, un périple vers sa propre émancipation. 

Un heureux hasard

Maryam, dans l’espoir de trouver de l’aide pour son autorisation de voyager, se retrouve à candidater au conseil municipal de sa ville. Elle qui n’a jamais aimé être sous le feu des projecteurs se retrouve en position d'outsider. Bien que sa candidature soit fortuite, elle décide de mener sa campagne à bien afin, entre autres, d’améliorer les accès routiers à la clinique. Pour mener sa campagne à bien, elle peut compter sur sa sœur, mais également sur l’aide du fils d’un de ses patients. Une aide aussi inattendue que salutaire dans un pays ou les interactions entre hommes et femmes sont très contraintes. 

L’affirmation de soi 

Malgré son franc parler tant au travail que dans sa vie privée, Maryam est une femme très discrète. Ainsi, des trois sœurs, elle est la seule à porter le niqab. Mais, au fil de sa campagne, elle sort de sa zone de confort, s’affirme et démontre de quoi elle est capable. Cette aventure est aussi l’occasion pour Maryam, née dans une famille d’artistes, de régler des blessures du passé dans un pays où le quand dira-t-on est très important. 

Place à l’Art

Alors que Maryam fait campagne, son père, Abdulaziz, musicien de renom, entame une tournée à travers le pays avec son groupe. Ce qui pourrait être un simple divertissement est en fait un acte courageux dans un pays où la musique et les artistes en général ne sont pas toujours bien vus par les tenants d’une religion rigoureuse. Pourtant, là encore, les choses changent petit à petit. 

Ici, point d’effets spéciaux ou de grands décors, la réalisatrice a filmé au plus près de ses acteurs et surtout de ses actrices. Le ton est juste et l’humour jamais très loin. On sent les habitudes diffuses dans la société avec une misogynie très affirmée du côté des hommes et intériorisée du côté des femmes. Pourtant les mentalités changent peu à peu. 

La bande son est très présente avec de nombreuses chansons traditionnelles accompagnées au oud. L’on y interprète les louanges divines, mais également les amours terrestres contrariés. Les traductions sont les bienvenues pour comprendre l’impact que certaines chansons ont sur les personnages.

Myriam ne se bat pas pour des idéaux où pour révolutionner les mentalités au sujet des femmes mais pour une amélioration pragmatique de sa ville. Elle propose des idées concrètes. Quand bien même sa candidature n’est pas vécue de son point de vue comme féministe, elle rencontre les plus grandes difficultés à être prise au sérieux du fait de son genre. Si sa famille, pourtant plutôt libérale, ne l'empêche pas de se lancer, elle n’est cependant, à l'exception de sa sœur Selma, pas d’un grand soutien. 

Le film The Perfect Candidate est rafraîchissant mais ne fait pas vraiment de vagues concernant le droit des femmes en Arabie Saoudite. Il est intimiste et ses protagonistes sont attachants. On se doute bien que le chemin pour les femmes et les artistes va être encore long, mais que de toutes petites avancées sont possibles. The perfect Candidate est un film dépaysant et plein d’entrain qui fait du bien, bien loin des drames, de la violence et de la recherche du spectaculaire des blockbusters. En ce qui me concerne, je suis ressortie avec le sourire de cette projection intimiste, nous devions être une quinzaine de spectateurs…