Les fans de shonen à la sauce GTO et Shonan Seven vont êtres ravis par la parution chez Glénat de Tokyo Revengers de Ken Wakui. Les mauvais garçons sont de retour et ça va saigner ! 

Takemichi n’a que 26 ans, pourtant il mène une petite vie sans envergure entre petits boulots qu’il ne parvient pas à garder et vide social et affectif. Il n’a pas d’amis ni de famille et ses collègues le prennent pour un bon à rien. A 26 ans, il a l’impression d’avoir raté sa vie, et il apprend qu’Hinata, la seule fille qu’il ait jamais aimé, est morte dans un règlement de compte entre yakuza. Il est anéanti. Mais alors qu’il manque de mourir dans un accident, il se retrouve 12 ans en arrière. Hinata est toujours vivante et lui est un petit voyou qui passe son temps à se battre. Ayant conservé sa mémoire, il a peut-être une occasion de changer son futur et celui de sa belle. 

Le dangereux monde des yankees

Ici, Takemichi se retrouve dans le camp des voyous. Alors qu’il menait une vie pleine d’amusements avec sa bande de potes, il se retrouve plongé dans un monde violent qui le dépasse. Pourtant, grâce à son voyage dans le temps, il est peut-être le seul à pouvoir changer son destin, celui d’Hinata et de son petit frère. En plongeant dans ce monde, il se rend compte que certains yankees ont un idéal presque chevaleresque (ne pas frapper une femme, aider ses amis, etc.). Dans ce cas, il n’est pas question de devenir le plus fort, comme dans d’autres séries, mais bien de clamer un certain mode de vie en marge de la société japonaise bien réglée. Et si cela implique de casser quelques nez, les voyous ne reculent pas devant la tâche. Pour Takemichi et ses amis, c’est surtout une question de respect. 

Le fantasme du saut dans le temps

Depuis quelques temps, que ce soit avec Erased ou ReLife, on voit poindre dans le manga le fantasme de changer de vie, de retourner dans le passé pour réparer ses erreurs et, au passage, s’assurer un meilleur avenir. Suite aux différentes crises financières qui ont touché le pays, de nombreux japonais vivent aujourd’hui de manière très précaire. Que ce soit parce qu’ils ont raté leurs études ou parce que leur insertion dans le monde du travail s’est mal passée, ou encore suite à certains traumatismes, trouver un travail est particulièrement difficile au Japon et il est loin le temps où le jeune salaryman rentrait dans une entreprise pour y faire toute sa carrière. Les différents héros mis en scène dans ces manga illustrent une certaine frustration de leur époque et proposent un exutoire à leurs lecteurs. 

Ici, avec son premier saut dans le temps, Takemichi est déjà parvenu à changer le futur, à sauver une personne (pas Hinata) et il a recommencé à prendre son destin en main. 
C’est d’ailleurs, le message de ce manga et des autres déjà cités. Pour changer la situation il faut arrêter de “s'écraser” et reprendre sa vie en main et assumer ses choix. 

Graphiquement, le titre n’est pas le plus beau que j’ai vu, mais il est tout à fait correct. On reconnait bien le style (old school) des bads boys japonais de cette époque. L’ensemble est dynamique et Takemichi très expressif. 

Ce premier tome de Tokyo Revengers propose un mix intéressant et montre une image finalement assez romantique des voyous japonais avec Mikey et Draken, mais aussi les amis de Takemichi. Celui-ci se révèle même attachant. Je me demande comment va  évoluer la suite du récit de Tokyo Revengers, sachant que j’ai adoré Erased et ReLife

Auteur : Ken Wakui
Numéro de Tome: 1
Parution : 17.04.2019
Collection : Shônen
Thèmes: Shônen
Editeur oeuvre origine: Kodansha
Format :115 x 180 mm
Pages : 192
EAN : 9782344035290

Retour à l'accueil