Paru au début de l'année et mis à l'honneur lors de la dernière japan expo dans le cadre de la French touch, le premier tome du Voleur d'estampes, de Camille chez Glenat, est une des meilleures surprises de cette année.

A la fin du XIXe siècle,, en pleine ère Meiji, la fille du gouverneur,, fantasque et fumeuse d'opium, suit son père dans la perspective (qui ne l'enchante guère) d'un mariage arrangé avec un jeune et prometteur colonel. Mais voilà, arrivée en ville, elle refuse catégoriquement ce mariage d'autant que son promis ne voit en elle que les titres prestigieux et une grande beauté, mais la méprise pour son comportement et son goût pour l'opium.

Cependant, un soir elle croise le regard du voleur qui, tel un chat leste, vole de toit en toit. C'est le début d'une étrange danse entre les deux personnages que tout oppose sauf un goût de liberté au mépris des conventions.

Que dire, sinon la claque prise par cet ouvrage. Si la narration flottante et la quête de liberté des deux jeunes héros coincés dans une société en plein bouleversement mais paradoxalement toujours aussi stricte sont déjà intéressantes, ce sont surtout les graphismes qui interpellent. L'intrigue se développe à la manière d'un recueil d'estampes clairement inspirées de maîtres tel Utamaro.  Les dialogues sont finalement peu nombreux pour laisser la part belle à l'illustration. 

Pour parvenir à un tel résultat, l'auteur Camille Moulin-Dupré, s'est inspiré des estampes qui ont bercé son enfance. Personnages et décors, faits à la main, ont ensuite été assemblés et articulés par ordinateur. Le résultat est surprenant et onirique. Il ne serait pas étonnant que le titre fasse carrière au Japon. En attendant, je suis impatiente de lire le second tome. 

Visuels : couverture de l'ouvrage et portrait d'une jeune femme se maquillant devant un miroir d'Utamaro. 

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