The Devil of the gods tomme 1 : possession !
21 mars 2022Série en deux tomes de Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi, publiée chez Glénat, The Devil of the gods est un seinen sombre et torturé jusque dans la chair de ses personnages.
Renji est un jeune chômeur vivant à Tokyo. Il s’est amouraché de Toriko, une prostituée à l’âme tourmentée. Bientôt, elle présente des signes inquiétants de changements tant dans son attitude que dans son physique. Angoissé, Renji décide de la suivre quand elle l’attaque soudainement. Il ne doit la vie qu’à l’arrivée d'un prêtre exorciste. Alors que Toriko s’enfuit, le visage marqué par les stigmates démoniaques, Renji, pour sauver l'élue de son cœur, décide d’accompagner le prêtre dans ses exorcismes malgré le danger.
Plongée dans le gore
The Devil of the gods est assurément un titre gore par le volume d’hémoglobine versé presque à chaque chapitre, mais reste mesuré dans ce qu’il donne à voir, c’est-à-dire surtout du sang et peu d’entrailles et autres découpes dignes d’une leçon d’anatomie. L’encrage est d’ailleurs relativement présent rendant les planches sombres et oppressantes.
La possession démoniaque entraîne des difformités au niveau du visage de ses victimes, les rendant méconnaissables et assez impressionnantes (heureusement que c’est un dessin, car un maquillage de cinéma serait vraiment terrifiant). Le dessin de Kozo Takahashi est particulièrement fouillé de ce côté-là.
Certaines scènes ne sont pas sans rappeler le film l’Exorciste, grand classique du genre horrifique, dans les contorsions des possédés, le jaillissement de fluides corporels et la pratique du prêtre.
La faiblesse de l’âme et la foi
Dans une mégalopole comme Tokyo, le stress, l’envie, le désarroi sont amplifiés et provoquent l’apparition des démons qui s’en prennent aux âmes les plus faibles, d’autant que les grands changements survenus dans le pays ont profondément modifié la foi de ses habitants. Les démons profitent alors de ce vide pour proliférer, d’autant que la démonologie et les exorcismes occidentaux sont peu connus de la population et des autorités et que les prêtres exorcistes sont très peu nombreux sur l’archipel.
Reiji semble ainsi particulièrement faible. Lui qui n’a rien accompli dans la vie, qui s’accroche à une relation tarifée (même si la véritable Toriko semble lui vouer de l’affection) et qui n’affiche aucune propension à la foi pourrait être la victime idéale pour une possession. Or ce loser, par son fervent amour pour Toriko, développe une conviction impressionnante qui pousse le prêtre Mikura à l’autoriser à l’accompagner dans ses exorcismes. Si ce dernier semble être un pilier empli de foi et de vertu, la douleur du jeune homme semble raviver en lui de vieilles blessures et donc autant de faiblesses potentielles.
Comme dit précédemment, les graphismes concernant les personnages sont particulièrement détaillés en ce qui concerne les démons. Le prêtre affiche également un design soigné bien que classique. Renji et Toriko s'en sortent un peu moins bien avec un design relativement passe partout et lisse. Les amateurs de gore auront du grain à moudre mais un peu moins que ce que la couverture laisse penser.
The Devil of gods est une mini-série tout à fait convenable traitant du sujet de l’exorcisme d’une manière théâtrale mais avec un peu moins de panache que des titres comme Blue Exorciste ou Jujutsu kaisen. L’empreinte du film l’Exorciste et une volonté d’ancrer davantage le récit dans la réalité confèrent au titre une certaine maturité, mais il aurait été intéressant de développer plus avant les personnages dans les premiers chapitres afin d’améliorer l’implication du lecteur.
Titre original : Kamigami no Akuma / 神々の悪魔
Origine : Japon Japon - 2018
Année VF : 2020
Type : Seinen
Genres : Action - Horreur - Tragique
Thème : Démons
Scénariste : Saimura Tsukasa
Dessinateur : Takahashi Kozo
Éditeur VF : Glénat (Seinen)
Nb volumes VO : 2 (Terminé)
Nb volumes VF : 2 (Terminé)
Prix : 7.60 €
Âge conseillé : 14 ans et +