D'Artagnan et les trois mousquetaires : la nostalgie au goût amer

La série à succès hispano-japonaise D'Artagnan et les Trois mousquetaires datant du début des années 1980 est de retour dès le 25 août en version 3D dans un long métrage réalisé par Toni Garcia (Antonio Garcia Martinez) et produit par StarInvest Films France. L'occasion pour les enfants de découvrir un classique de l'animation dans une version 3D et pour les plus grands, de replonger en enfance.

Le jeune et intrépide D'artagnan quitte sa Gascogne natale avec l’assentiment de son père, ancien mousquetaire du roi chassé après un complot. Une fois arrivé à Paris sur son fidèle mais fainéant Sandy, il se fait dérober une pièce d’or par Pip, et provoque nombre d’esclandres qui le conduisent naturellement à des duels. C’est là qu’il fait la rencontre des trois grands mousquetaires Athos, Porthos et Aramis qui, après quelques péripéties, le prennent sous leur aile juste à temps pour déjouer un complot ourdi par le cardinal de Richelieu.

Une adaptation fidèle mais pour les jeunes enfants

Le film reprend relativement fidèlement la série originale mais en soustrait forcément de nombreux éléments pour revenir à une intrigue plus proche de l'œuvre d’Alexandre Dumas. On retrouve les fines lames, la belle Constance, le roi, la reine, la fourbe Milady de Winter, le comte de Rochefort et l’odieux Cardinal de Richelieu. Les personnages de Pip et du cheval Sandy complètent le casting. Bien entendu, l’histoire est relativement simplifiée et certains éléments sur les motivations de la reine sont modifiés par rapport à l'histoire originale.
Le langage est plutôt simple, le découpage des scènes est clair avec peu de personnages à l’écran et des actions bien déterminées. L’ensemble est assez prévisible et ponctué de gags destinés aux plus jeunes, mais hélas sans deuxième niveau de lecture pour les plus grands et les adultes. Il est cependant possible de voir, si l'on est attentif, « David le gnome » ou encore Phileas Fogg du dessin animé « Le Tour du monde en 80 jours », également créé par Claudio Biern Boyd.

Le fond manque de forme et la forme manque de fond

Si le scénario n’est pas en cause, le film s’avère tout de même relativement médiocre. Les blagues ne sont pas drôles, d’ailleurs, aucun enfant présent dans la séance n’a ri, un comble. Les personnages sont, au mieux, inconsistants, au pire énervants. Seule Constance tire son épingle du jeu en s’avérant plus rusée et combative que prévu. D'Artagnan est, pour sa part, totalement horripilant. Il est imbu de lui-même, opiniâtre, vantard. Sa conduite entraîne nombre de troubles qu’il s’empresse de régler par un duel au lieu de faire attention à son prochain ou de s’excuser sincèrement. Ce n’est pas forcément un bon exemple pour les enfants de voir ainsi le héros créer des problèmes puis proposer de se battre pour les résoudre.
Pip, censé être un ressort humoristique, n’a quasiment aucun intérêt et n’est pas drôle pour un sou. Enfin Milady, ombrageux personnage plein de charmes vénéneux, se retrouve ici à cracher tel un vulgaire chat de gouttière…

D’un point de vue technique, la 3D est correcte mais sans plus et rappelle davantage les productions de séries TV en 3D. Quand on voit les aventures de Pil, sorti le 14 août, la différence technique avec D'Artagnan et les Trois Mousquetaires est flagrante. Les décors sont trop lisses et le nombre de personnages à l’écran très faible dans la majorité des scènes, laissant croire que la ville de Paris sous Louis XIII est vide. Il faut cependant reconnaître que le passage à la 3D des personnages est convaincant et ne choque pas les fans de la première heure qui seront aux anges avec quelques passages en 2D pour les flash-backs et les rêveries.