Le partenariat entre les éditions Delcourt et les éditions du Louvre se poursuit avec un nouvel album jeunesse consacré au plus beau musée du monde. Les tableaux de l’ombre de Jean Dytar aborde la vie secrète des personnages des tableaux quand le musée dort. 

Un jour, lors d’une visite scolaire au Musée du Louvre, un petit garçon croise le regard d’un musicien dans un tableau. C’est le flash, pendant des années le tableau se souvient de cette rencontre fugace. Trente ans plus tard, ces tableaux négligés par les visiteurs sont de nouveau les sujets de l’attention. Mais que s’est-t-il donc passé pour en arriver là ?  

La nuit au Musée

Jean Dytar imagine la vie secrète des personnages des tableaux qui s’animent une fois la nuit venue, se parlent, se promènent, font la fête ou la cour. Jean Dytar se focalise sur les personnages des cinq sens d’Anthonie Palmedes, situé au 2e étage de l'aile Sully salle 902 (je suis précise hein !). Ces peintures hollandaises, pour le moins anecdotiques, trouvent ici une personnalité et des aspirations. Ils parlent, ils rêvent, ils se révoltent, ils se souviennent. De leurs discussions et voyages dans le Louvre naissent des intrigues. L’on rencontre ainsi la Joconde et d’autres célébrités du musée. 

Quelques chef-d’œuvres et beaucoup d’œuvres

Que vous soyez déjà allé au Louvre ou non, vous pouvez forcément citer quelques uns de ses chefs-d’œuvres, mais combien d’autres tableaux des très riches collections du Louvre restent dans l’ombre, attendant un instant d’attention, d’admiration ? 
Ces œuvres ont pourtant déjà bien du mérite d’être dans le fameux musée. Pourtant, plus le temps passe, moins elles sont admirées par les visiteurs en quête de tableaux iconiques instagramables. L’on comprend ainsi aisément leur révolte et leur lassitude. 

Capter l’attention du jeune public

Tout commence par le choc esthétique d’un jeune garçon, sans fard, sans intermédiaire ni médiation. Plus tard, les cinq petits tableaux, et par ricochet ceux les entourant, deviennent de petites stars du département des peintures françaises grâce à des procédés modernes. On a même un caméo de Cyprien ! Après, ce n’est pas non plus une admiration érudite ou esthétique, mais elle fait du bien à l’ego de nos petits héros.   

Graphiquement, c’est rond et plutôt mignon, mais je trouve le trait un peu simple. Mon petit jeu était de reconnaître les œuvres et les lieux. J’aime bien l’idée de tableaux qui se réveillent la nuit pour vivre une vie trépidante dans l’ancien palais des rois de France. J’ai trouvé les premières pages très mignonnes. Je suis un peu moins fan de la fin du tome et de la gloire virtuelle des petits protagonistes. J’ai même été un peu froissée par un dialogue prenant de haut le personnage de l’agent d'accueil concernant l’attrait pour les Youtubeurs par un jeune visiteur. 

Pour conclure, je trouve l’idée de départ fort sympathique ainsi que toute la trame scénaristique consacrée aux tableaux. La dernière partie de l’ouvrage correspond aux attentes actuelles des musées en terme de fréquentation et de retombées sur les réseaux sociaux. Je me souviens alors de mon sujet du bac de philosophie : Faut-il une éducation du goût pour l’art ? Vous avez 4 heures ! (non je rigole, quoi que, si vous voulez donner votre avis, je suis curieuse).

Tableaux de l'ombre
Date de parution : 09/05/2019 / ISBN : 978-2-413-00819-4
Scénariste : DYTAR Jean
Illustrateur : DYTAR Jean
Coloriste : DYTAR Jean
Série : TABLEAUX DE L'OMBRE (LES)
Collection : DELCOURT - LE LOUVRE

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