Avec Lost Children de Tomomi Sumiyama, Ki-oon ajoute un seinen prometteur à son catalogue. 

© Tomomi Sumiyama / Ki-oon

Ran et Yuri sont deux enfants unis par une amitié indéfectible, mais Ran est un Gathiya, et comme tous les siens il est méprisé et exploité par les citoyens des autres castes. Yuri appartient à une caste beaucoup plus élevée, mais avec Ran, il sort de sa solitude et se retrouve avec un frère de cœur. Mais un jour la révolte éclate, les Gathiya, trop longtemps maltraités prennent les armes. La ville est en feu et les deux garçons séparés. 
Des années plus tard, Ran fait partie de la rébellion. Devenu un combattant au corps à corps hors pair, il n’aspire pourtant qu’à retrouver son frère de cœur. Au même moment, Yuri vit presque reclus dans une communauté montagneuse reculée. Mais là encore, les luttes de pouvoir sont de mises. 

© Tomomi Sumiyama / Ki-oon

Des inspirations politiques

La première chose qui frappe, c’est le traitement social et politique qui fait penser à la situation dans certains pays à une époque pas si reculée, bien qu’il s’agisse clairement d’une construction, comme l’indique l’auteur dans l’interview à la fin de l’ouvrage. Ici, on assiste à un lutte des classes entre une caste dominante et une caste de quasi serfs privés de leurs droits les plus fondamentaux. 
Visiblement, cette séparation entre les citoyens au pouvoir et les autres est basée sur les croyances religieuses. Il y a une religion d’Etat monothéiste et des peuples persécutés ou rabaissés car animistes ou polythéistes, et n’ayant pas le droit de pratiquer leurs cultes. 
La rébellion met en avant la libération des opprimés et l’alliance des peuples face à une classe dominante qui s’accapare les pouvoirs et l’argent (petit côté socialiste, j’aime bien, même si je ne cautionne pas la violence, juste l’idée de respect et d’union). L’aspect religieux n’est pas présent dans leurs revendications (pour le moment ?) mais la fonction religieuse de Yuri rappelle son importance dans l’intrigue. 

© Tomomi Sumiyama / Ki-oon

Les enfants perdus de la guerre

Les deux jeunes héros sont des orphelins, ils ont tout perdu, si ce n’est leur amitié. Mais séparés par les événements, ils ont pris un chemin différent au risque de se perdre eux-mêmes. L’un est un enfant soldat l’autre, considéré comme impure, a une fonction religieuse peu enviable et reste à part dans son village d’accueil. Mais dans son coeur, chacun cherche l’autre. Ils sont ainsi perdus à plus d’un titre et rappellent les ravages de la guerre. 

Les graphismes sont très qualitatifs, avec des finitions style crayonné très intéressantes. Les scènes d’action sont fluides et très lisibles. 

© Tomomi Sumiyama / Ki-oon

Ainsi, bien que peu épais, ce premier tome est intense et pose les personnages avec vigueur. Le propos est intelligent et posé avec vraisemblance comme un miroir de nos sociétés présentes ou pas si lointaines.   

Fiche technique
 

Titre : Lost Children T01

Auteur : Tomomi SUMIYAMA

Parution : 03-05-2018

Format : 13 x 18 cm

Nombre de pages : 192

Prix de vente : 7,90 €

ISBN : 979-10-327-0285-7

Tomes parus en VO : 3 (série en cours)

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