Quand j'étais adolescente et jeune adulte, j'adorais la science-fiction, tel Le Passeur, Les Annales du disque monde, Tolkien, mais également l'élixir d'oubli, La Nuit des temps et tant d'autres. Aussi, c'est avec le délice de l'enfance retrouvée que je me suis plongée dans Le Cycle de Saclyd,  premier tome des Chroniques de l'Uchronomicon écrit par Philippe Morineau et publié aux éditions Complicité. 

Il y a fort longtemps, Uchron a découvert et résolu l'équation! Depuis, ses descendants s'affrontent en manipulant leurs équations et en attaquant celles des autres. De là, naissent des univers multiples où science et magie cohabitent autour de mystérieuses pierres. Dans ce premier tome, nous suivons les observations de Saclyd et de ses deux enfants, à la découverte des mondes peuplant leur équation. Mais le danger plane et il va bientôt falloir agir. 

 

Les éléments classiques de la science-fiction 

Avec un début in medias res, on se demande un peu quoi. Les personnages, les lieux, les époques et les aventures défilent, sans rapport les unes avec les autres. Le seul fil conducteur et cet étrange Saclyd, observateur imperturbable et omnipotent. 

On retrouve de nombreux éléments de fantaisie : mélange de magie et de technologie, différentes espèces humanoïdes, terminologie savoureuse et scientifique avec des descriptions précises des univers.

Je ne sais pas bien à quoi sert Saclyd ou ses enfants, d'ailleurs le fils m'indispose carrément, violent arrogant et dépravé, il représente la masculinité toxique la plus sordide. J'ai d'ailleurs été choquée par le passage sur sa compagne de 15 ans "offerte" à ce faux dieu. C'est mon seul vrai reproche au livre. Parmi la multitude des autres personnages, j'ai bien adhéré à la majorité des cas sauf le docteur charmeur. Je dois dire que certaines pages m'ont fait sourire et que la lecture dans son ensemble s'est révélée très agréable. Le texte est suffisamment détaillé, mais pas add nauseam, pour bien entrer dans l'histoire .

 

Un livre qui fait réfléchir 

Au fil des chapitres, on commence à voir un schéma se dessiner. Le phénomène d'uchronie oblige à une certaine plasticité mentale bienvenue et a le mérite de proposer différentes visions du monde où les régimes politiques très différents poussent à la réflexion sur notre époque.

Au fil des pages, j'ai commencé à chercher les références aux pierres, aux rousses, mais aussi les liens qu'il pouvait y avoir entre les différents personnages et les différentes d'histoires. J'ai tenté des comparaisons et des hypothèses, mais la fin m'a vraiment surprise. 

La fin du tome appelle une future suite qui, je l'espère, va arriver rapidement, car je suis très curieuse de savoir ce qu'il va advenir. Non seulement parce que les éléments se mettent en place, mais également par l'étrange phénomène qui se produit. Et je dois dire que je me suis attachée à certains personnages dont la Dame à l’Onyx. Pour un premier roman, je trouve que Philippe Morineau s'en sort très bien et parvient à transporter ses lecteurs. 

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